Les espèces d’intérêt communautaire

Près de 10 espèces d’intérêt communautaire sont présentes sur le site des Vallées de la Double. Ces espèces animales sont des espèces inscrites sur l’annexe II de la directive “habitats”. Ainsi, ce sont des espèces considérées comme en danger de disparition, vulnérables, rares ou endémiques dans leur aire de répartition naturelle. La démarche Natura 2000 menée sur le site des Vallées de la Double a ainsi pour but de mettre en place des outils permettant entre autre de les protéger. Nous vous invitons ainsi à les découvrir via ces différentes rubriques.

La loutre d’Europe

      La loutre d’Europe, Lutra lutra, est un mammifère appartenant à la famille des Mustelidae, du genre Lutra.

Description

      La loutre d’Europe mesure entre 50 et 70 cm de long et pèse entre 7 à 10 kg à l’état adulte. Elle possède un corps allongé, des jambes courtes et plusieurs adaptations à la vie aquatique comme des pates palmées et une fourrure très dense permettant d’enfermer une couche d’air isolante entre les poils. Elle possède également la possibilité de fermer ses oreilles et son nez lorsqu’elle est immergée.

       Son pelage est généralement de couleur brune, avec une coloration plus pâle sur la face ventrale.

Alimentation

      La loutre d’Europe est un prédateur repérant ses proies grâce à des poils sensitifs entourant son museau. Elle est essentiellement piscivore et consomme des anguilles, des truites, des épinochettes et des épinoches mais elle consomme également des oiseaux, des rongeurs, des amphibiens et des insectes. Elle consomme environ 15% de son poids de manière journalière

Présence et habitat de l’espèce

      La loutre d’Europe est présente dans l’ensemble de l’Europe, en Afrique du Nord et en Asie.

      Autrefois, la loutre était présente sur toute la France avant de subir une forte régression sur l’ensemble du territoire. Des réservoirs ont toutefois subsisté, notamment dans le Massif central et le long de la façade Atlantique. Ainsi, l’espèce a pu recoloniser différents bassins à partir de ces réservoirs, dont les bassins de l’Isle et de la Dronne.

       Bien que difficilement observable, plusieurs contacts visuels ainsi que l’identification d’individus morts sur le réseau routier ont permis de confirmer avec certitude la présence de l’espèce sur le site des Vallées de la Double notamment sur les secteurs de la Rizonne et la Beauronne.

      La loutre d’Europe est solitaire et territoriale. Ses gîtes de repos sont choisis en fonction de critères de tranquillité et de couvert végétal, et elle aménage ses tanières entre les racines de la végétation rivulaire, dans les creux ou encore les crevasses de berges. Les tanières ont une entrée dissimulée au-dessus du niveau d’eau et une conduit d’aération.

      Son territoire peut s’étendre sur 5 à 15 km² en zone d’eau courante comme les rivières, ruisseaux et fleuves, et de 20 à 30 km² sur un réseau de zones humides comme des marais et des plans d’eau.

Développement biologique de l’espèce

       La Loutre se reproduit tout au long de l’année. L’accouplement est aquatique et dure entre 10 à 50 minutes. S’ensuit une période de gestation de 60 jours environs, aux termes desquels la mère met au monde une portée de 1 à 3 petits. La mère s’occupe des petits pendant un an, voir 1 an et demi. La mère réalise l’apprentissage durant une année durant laquelle elle libère des poissons vivant afin que les petits apprennent à pêcher. La maturité sexuelle est atteinte entre 2 et 3 ans.

Menaces et conservation

        Dans les années 1950, la population de Loutres d’Europe a fortement diminué en raison de la chasse pour la fourrure. Bien que protégée depuis plusieurs années, son faible taux de croissance et le faible nombre d’individus par portée complique sa conservation.

      Enfin, les menaces écologiques pesant sur la loutre sont les mêmes que pour le vison, à savoir :

      – la pollution des eaux,

      – la présence de barrages électriques formant des éléments infranchissables pour le vison

      – la densité du réseau routier entrainant de nombreuses morts par collisions

      – l’entretien trop intensif des berges détruisant un grand nombre de zones refuges pour le vison,

      – le labour intensif des friches humides entrainant une diminution des ressources de nourriture pour le vison.

 

  Le vison d’Europe

      Le vison d’Europe, Mustela lutreola, est un mammifère appartenant à la famille des Mustelidae, du genre Mustela.

Description

      Le vision d’Europe mesure entre 35 et 38 cm. Il possède un long corps mince avec de courtes jambes et une queue touffue. Son poids varie de 1 kg pour les mâles à 600g pour les femelles.

      Il est plus petit que le Vison d’Amérique, Neovison vison, espèce invasive avec laquelle il est souvent confondu. Son pelage est court et sa couleur est très variable, allant du brun foncé au noir. Le vison d’Europe est donc souvent confondu avec le Vison d’Amérique et le Putois d’Europe, Mustela putorius. Le vison d’Europe est toutefois reconnaissable par une tâche de poils blancs répartie à la fois sur la lèvre inférieure et la lèvre supérieur, et parfois jusqu’au niveau de la gorge (contrairement au Vison d’Amérique présentant cette tâche uniquement sur la lèvre inférieure).

      Il possède diverses adaptations répondant à son mode de vie semi-aquatique. L’imperméabilité de son pelage est ainsi assurée par une couche de sous-poils hydrophiles. Ses pieds sont également partiellement palmés afin de faciliter ses déplacements en milieu aquatique. Sa vue n’est pas bien adaptée sous l’eau, il dépend ainsi majoritairement de son odorat pour la capture de proies.

Alimentation

      Le vison d’Europe est un mammifère carnivore. Il prédate ses proies dans les milieux terrestres comme aquatiques.  Son régime alimentaire composé de campagnols, de petits oiseaux, de grenouilles, de mollusques, de crabes ou encore d’insectes est beaucoup plus diversifié que d’autres mustélidés plus spécialisés comme la loutre ou la belette.

Présence et habitat de l’espèce

      L’espèce évoluait sur l’ensemble de l’Europe il y a près d’un siècle. Celle-ci a fortement régressé, et elle n’est présente de nos jours que sous forme de petites populations fragmentées dans l’ouest du territoire Français.

      Le vison d’Europe se développe près des rives des cours d’eau et des plans d’eau. Il affectionne les terriers creusés par ses soins ou abandonnés par les campagnols et les rats musqués) ainsi que les crevasses présentent entre les racines de la végétation rivulaire. De même, il se sert de l’ensemble du réseau constitué par les zones humides de son territoire comme de couloirs de déplacement. La préservation de ces zones est donc vitale pour l’espèce, puisque les visons sont territoriaux. Ils exploitent des territoires de 2 à 13 km de cours d’eau, les femelles étant relativement plus sédentaires que les mâles.

      Sur le site Natura 2000 des Vallées de la Double, l’espèce est particulièrement présente sur la vallée de la Rizonne et de la Beauronne. Elle se sert du maillage de zones humides (comme les prairies à molinie, les landes humides, les mégaphorbiaies ou encore les ripisylve) formant des corridors écologiques permettant le déplacement et l’alimentation de l’espèce.

Développement biologique de l’espèce

La période de reproduction du Vison d’Europe s’étend de février à mars. La période de gestation peut aller de 5 à 10 semaines, les naissances arrivant au printemps lorsque la nourriture et les abris sont les plus abondants. Une portée peut être composée de 2 à 7 petits qui sont sevrés au bout de 10 semaines. Ils se sépareront de leur mère après 4 mois. La majorité sexuelle est atteinte à 1 an, et le Vison d’Europe a une espérance de vie de 6 ans environ.

Menaces et conservation

Les populations de visons d’Europe ont décliné pour des raisons commerciales et écologiques. En effet, celui-ci été massivement piégé pour sa fourrure, ce qui a grandement fragilisé sa population.

De plus, le Vison d’Amérique a été introduit dans des élevages car sa fourrure était plus avantageuse que celle du vison d’Europe autochtone. Cependant, des Visons d’Amériques se sont échappés des élevages dans les années 1920, et se sont développés dans les mêmes milieux que le Vison d’Europe. Or le Vison d’Amérique est plus concurrentiel que le vison autochtone dans la recherche de nourriture et d’habitats. Le Vison d’Amérique a donc entrainé une forte pression et donc une diminution du nombre d’individus dans les populations locales. A ce titre, le Vison d’Amérique est considéré comme invasif.

Enfin, la diminution des populations est également liée à la dégradation des habitats écologiques dans lesquels il vit. Cette dégradation peut avoir diverse origines. Parmis celles impactant le plus le vison, peuvent être cités :

– la pollution des eaux,

– la présence de barrages électriques formant des éléments infranchissables pour le vison

– la densité du réseau routier entrainant de nombreuses morts par collisions

 – l’entretien trop intensif des berges détruisant un grand nombre de zones refuges pour le vison,

– le labour intensif des friches humides entrainant une diminution des ressources de nourriture pour le vison

En raison de ces menaces, la population de Visons d’Europe est supposée avoir diminuée de 90% depuis le début du XXème siècle. La population mondiale est actuellement estimée à moins de 30 000 individus.

Dans le but de le protéger, le vison d’Amérique est une espèce protégée.

Cistude d’Europe, Emys orbicularis

La Cistude d’Europe, Emys orbicularis, est une petite tortue semi-aquatique d’eau douce de la famille des Emydidae.

Description

     La Cistude est reconnaissable par son corps noir ponctué de tâches jaunes au niveau de sa tête, de son cou, de ses pattes et sa queue noir. Sa carapace est noire ou brune foncée avec des stries jaunes. Elle mesure de 10 à 20 cm à l’état adulte pour un poids de 400 à 800g.

      Elle dispose de plusieurs adaptations liées à son mode de vie semi-aquatique comme un corps aplatit améliorant ses déplacements dans l’eau, ainsi que des pattes palmées et des griffes puissantes (5 sur les pattes antérieures et 4 sur les pattes postérieurs) lui permettant de s’accrocher sur des supports ligneux ou rocheux sous l’eau. Sa queue longue et effilée lui permet également de se diriger aisément dans l’eau.

      Mâles et femelles sont reconnaissables par un dimorphisme sexuel marqué. La femelle est plus grosse que le mâle, et mesure en moyenne 20 cm pour un poids moyen de 800 g pouvant aller jusqu’à 1.5kg contre 16 cm pour un poids moyen de 600g pour le mâle. La queue des femelles est également plus courte et plus étroite à la base. La carapace du mâle est également plus concave afin de facilité la reproduction.

      La cistude est un animal discret et craintif, évoluant dans les milieux non dérangés par l’homme, avec une importante végétation lui permettant de se camoufler des prédateurs. La cistude étant un animal à sang froid, le milieu doit également fournir des sites d’ensoleillement comme par exemple des troncs d’arbres morts lui permettant de remonter sa température corporelle au soleil.

Alimentation

      La Cistude joue le rôle d’éboueur des zones humides. Ainsi, elle est en grande partie charognarde et mange des animaux morts, notamment des poissons morts. Elle joue donc un rôle sanitaire de première importance dans les zones humides. Elle se nourrit également de plus petits animaux comme des vers, des mollusques, des insectes aquatiques, de crustacés et exceptionnellement de petits rongeurs et oisillons.

Présence et habitat de l’espèce

     La Cistude d’Europe occupait de grands territoires à travers toute l’Europe, la Russie et l’Afrique du Nord jusqu’au XIXème siècle. Aujourd’hui, elle est en déclin et occupe des zones de répartition plus restreintes.

principalement dans la végétation à myriophylles (Myriophyllum spicatum) et nénuphars (Nuphar lutea, Nymphaea alba), mais aussi dans la roselière.

      La Cistude d’Europe évolue dans les zones humides aux eaux douces, calmes et bien ensoleillés comme les marais, les étangs, les fossés ou encore les cours d’eau à lents débits. Elle apprécie les fonds vaseux et la végétation aquatique abondante comme les myriophylles, Myriophyllum spicatum, qui fournissent nourriture et abris en quantité. Son territoire peut s’étendre sur près de 10 ha de zone humide.  Pour prendre ses bains de soleil, elle recherche activement les troncs d’arbres flottants, les branches basses de tamaris en berge.
La sauvegarde de la Cistude d’Europe passe nécessairement par la préservation des zones humides.

Développement biologique de l’espèce

     Le mode de vie de la Cistude est étroitement lié au rythme saisonnier. Ainsi, d’octobre à fin février, la cistude hiverne sous la vase (dans les étangs, en bord de roselière le plus souvent) ou parfois sous des lits de feuilles en zone forestière. L’animal évite ainsi le gel, mais son cœur bat alors plus lentement pour consommer le moins d’énergie possible.

       Elle sort de l’hivernage en fin du mois de février, début Mars. Sa priorité est alors de se nourrir avec de reconstituer ses réserves. Sa seconde priorité est de se thermo-réguler rapidement grâce à bains de soleil afin de remonter sa température corporelle.

      La période d’accouplement à lieu en été, début avril. La maturité sexuelle est atteinte entre 6 à 12 ans pour les mâles, et 8 à 15 ans pour les femelles. L’accouplement se déroule sous l’eau, et une femelle peut s’accoupler avec plusieurs mâles durant la saison.

      A la mi-mai à la fin juillet, la femelle va quitter le milieu aquatique pour aller pondre sur la terre ferme ou dans une zone sableuse qui ne sera jamais inondé. La femelle va alors creuser un trou pour y poser de 5 à 13 œufs (le plus souvent 8 œufs) avant de le reboucher. La cistude possède une cavité abdominale lui permettant de stocker de l’eau dont elle se servira pour ramollir la terre ou le sable une fois la zone de ponte trouvée.

      Les œufs incuberont durant 3 mois avant d’émerger grâce au pluies et orages automnaux de septembre ou octobre, soit au printemps suivant durant les mois de mars ou avril si les conditions météorologiques ne sont pas favorables. Le sexe de la portée va être déterminé par les température auxquels les œufs auront été exposés durant l’incubation : c’est la thermosensibilité. Pour des températures faibles (au-dessous de 28°C) la portée sera uniquement constituée de mâles. Pour des températures élevés (au-dessus du 28°C), la portée donnera exclusivement des femelles. Le sexe ratio est généralement en faveur des femelles (rapport mâle/ femelle de 0.5).

      L’espérance de vie moyenne d’une cistude est de 50 ans, mais des individus âgés de plus d’un siècle ont été identifiés.

Menaces et conservation

      La diminution des populations de Cistude est due à plusieurs facteurs différents depuis ces dernières années.

Tout d’abord, bien que la Cistude n’a que peu de prédateurs à l’état adulte (comme la loutre ou certains rapaces), les juvéniles sont victimes de nombreux prédateurs comme les sangliers, les renards, les rats, les hérissons, les fouines, ou encore les hérons, les pies, les corbeaux etc… Leur chance d’atteindre l’état adulte est estimée à 1 sur 100.

      Une autre menace provient de la diminution des populations qui est liée à la dégradation des habitats écologiques dans lesquels elle vit. Cette dégradation peut avoir diverse origines, comme :

– la pollution des eaux,

– la présence de barrages électriques formant des éléments infranchissables pour la cistude

– la densité du réseau routier entrainant de nombreuses morts par collisions

– le labour intensif des friches humides entrainant une grande mortalité sur les sites de pontes

– l’introduction d’une espèce invasive, la tortue de Floride, Trachemys scripta elegans. En effet, cette torture occupe les mêmes niches écologiques que la Cistude d’Europe et est plus compétitive que celle-ci.

      Cette espèce possède une protection nationale depuis l’arrêté du 24 avril 1979, avec l’arrêté du 19 novembre 2007 qui vient compléter ces modalités de protection. Elle est également inscrite à l’annexe II de la convention de Berne (Berne, 1979) au niveau international et aux annexes II et IV de la directive Habitat-Faune-Flore (21 mai 1992), au niveau européen. Cette directive permet d’engager les pays dans la conservation et la gestion des habitats naturels et espèces de faune et de flore sauvage à valeur patrimoniale.

Fadet des Laiches, Coenonympha oeddipus (Code N2000 : 1071)

C’est une espèce très sensible aux perturbations de son milieu, souvent dégradé par l’homme. Sa protection passe par une gestion raisonnée des interventions humaines, comme le maintien de corridors pour assurer les déplacements des individus, maintenir des zones ouvertes et propices à la reproduction, ou encore intégrer les agriculteurs dans la préservation de l’espèce.

Plusieurs actions sont menées pour maintenir les landes afin de favoriser la reproduction du Fadet, principalement autour des étangs de La Jemaye et du Parcot.

Damier de la Succise

L’écotype hygrophile peut fréquenter les prairies et landes humides, mais pas inondables. L’écotype xérophile peut fréquenter des prairies mésophiles, des landes sèches, les clairières et les chemins forestiers. L’espèce n’a été observée que par le CEN Aquitaine sur le site des étangs de la Jemaye, en 2001. La localisation précise de l’observation n’est pas fournie, ni le type de milieu concerné. Il n’est donc pas possible de dire s’il s’agit de l’écotype hygrophile ou xérophile, même si l’écotype hygrophile est plus probable.

Ecrevisse à pattes blanches

À notre connaissance, l’écrevisse à pattes blanches n’est plus présente sur le site. Elle sera néanmoins recherchée sur les têtes de bassins, afin de vérifier cette situation.

Lamproie de Planer

Potentiellement, tous les cours d’eau sur site qui ne souffrent pas d’un assec prolongé, particulièrement les têtes de bassins qui présentent des fonds sablo-graveleux. Les zones calmes présentant des fonds vaseux sont fréquentes et permettent l’accueil des larves.

Le cuivré des Marais

      Le cuivré des marais, Lycaena dispar, est un papillon de jour assez rare appartenant à la famille des Lycaenidae.

Description

      Le cuivré des marais trouve son nom de la couleur brun-rouge métallisé sur le dessus de ses ailes. L’espèce présente un dimorphisme sexuel, avec la présence d’une bande noire délimitant le pourtour des ailes chez le mâle. Chez la femelle, les ailes présentent des motifs sur les ailes, à savoir deux points noirs sur l’aile antérieure, et une coloration brune avec une bande orange passant sur le bord externe de l’aile antérieure.

      Très actif lorsque les températures dépassent les 18°C, il baisse d’activité dans les heures les plus chaudes de la journée. Le cuivré des marais est une espèce vagabonde qui peut s’éloigner de plusieurs kilomètres du site d’émergence de la chrysalide. Des déplacements pouvant aller jusqu’à 20 km ont été observés.

Alimentation

      Le cuivré s’alimente dans les milieux humides, et notamment les prairies richement fleuries qui lui fournissent sa nourriture. Les adultes apprécient les espèces nectarifères comme les menthes (Mentha sp.), Pulicaire dysentrique (Pulcaria dysentrica), le Lythrum salicaire (Lythrum salicaria), le Cresson amphibie (Rorippa amphibia) et l’Eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum).

      Il est étroitement lié aux prairies contenant des oseilles sauvages hygrophiles sur lesquelles la chenille du papillon phytophage s’alimente.

Présence et habitat de l’espèce

Le cuivré est une espèce typique des zones humides dans lesquelles il trouve sa nourriture. Il évolue le plus souvent en plaines et dans des prairies humides avec des hauteurs d’herbes variables de 20 cm à 1.5 m, avec de nombreuses plante nectarifères. Il affectionne tout particulièrement les milieux ouverts et ensoleillés et des zones non impactées par les activités anthropiques.

Développement biologique de l’espèce

       La reproduction a lieu du mois de mai à septembre et vont pondre des œufs sur des oseilles sauvages (Rumex sp.) Les mâles sont très territoriaux et chassent les concurrents potentiels dans un rayon de 20 mètres à partir d’une plante dominant le reste de la végétation durant les périodes de reproduction.

      Pendant le mois de mai les œufs mettent 10 à 12 jours pour éclore et 5 à 9 jours au mois d’août (l’espèce pond généralement deux générations par an). Ensuite lorsque les œufs deviennent chenille, elles ont une espérance de vie moyenne de 25 jours qui vont devenir chrysalide qui dure 12 à 16 jours et finissent leur évolution en devenant un Cuivré des marais qui lui n’a une espérance de vol moyenne de 8 à 10 jours.

Menaces et conservation

      Le cuivré des marais est très sensible vis-à-vis de la fragmentation de son habitat. En effet, il nécessite des couloirs écologiques lui permettant de se déplacer d’un milieu de vie à l’autre. Ces couloirs doivent être des milieux ouverts facilitant son vol. Ainsi, plusieurs menaces potentielles peuvent intervenir sur les populations de Cuivré des Marais. La principale menace de l’espèce est liée à la régression et la dégradation de son habitat, qui sont dues à plusieurs facteurs : assèchement des zones humides dans le cadre de l’urbanisation non maîtrisée ou de pratiques agricoles, plantation de ligneux sur des milieux ouverts qui entraine une modification du couvert végétal et donc des espèces inféodées à ces milieux comme le cuivré des Marais, etc. La fauche des bords de route est aussi est aussi une autre menace.

      Le cuivré des marais est une espèce protégée au niveau National et est inscrite sur la liste rouge UICN en préoccupation mineure. Elle est aussi inscrite sur la convention de Berne dans l’annexe II mais aussi dans la directive Habitat Faune Flore annexe II et IV.

La démarche Natura 2000 participe à la préservation de l’espèce grâce aux différents outils Natura 2000, notamment grâce aux :

      – Mesures agroenvironnementales permettant un retard de fauche dans les prairies humides, ce qui permet de limiter l’impact de la fauche sur l’espèce et lui permet d’accomplir son cycle de vie.

      – Contrats hors agricoles visant à maintenir voire restaurer des milieux humides ouverts constituant l’habitat de cette espèce (mégaphorbiaies, prairies humides).

Gomphe de Graslin

G. graslinii est une espèce à tendance héliophile qui colonise les cours d’eau permanents de plaine, dont les eaux sont claires et bien oxygénées (petites et grandes rivières). La larve se développe principalement dans les rivières bordées d’une abondante végétation aquatique et riveraine. Les secteurs sableux et limoneux des parties calmes des cours d’eau comme celles favorisées par les retenues naturelles ou provoquées par d’anciens moulins, conviennent bien au développement de l’espèce. Dans ces milieux, la végétation des berges est souvent constituée par une lisière arbustive haute, épaisse et dense. Les plantes aquatiques sont constituées par quelques hélophytes (joncs, laîches, roseaux, etc.) et parfois par des hydrophytes (potamots, renouées amphibies, nénuphars, renoncules, etc.). Bien que l’espèce soit connue pour se développer dans des cours d’eau, l’existence de populations dans des plans d’eau est déjà connue, notamment en Dordogne.

Chabot

Le chabot est un poisson de fond. Le corps est épais à l’avant avec une large tête plate. Sa couleur de brun à gris, marbré de taches sombres lui confère un bon mimétisme sur les fonds sablo-graveleux.